Durant trois jours, un exercice piloté par la Préfecture permettait de tester le déclenchement du plan ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) crue centennale dont la probabilité d’apparition doit être envisagée. Il s’agissait de gérer pas à pas une situation d’urgence grande crue du fleuve Aude en termes d’alerte, d’évacuation et de prise en charge des populations Cette simulation concernait les villes de Carcassonne, Trèbes et Sigean.
Chez nous, William Durand élu responsable du plan communal de sauvegarde, avec à ses côtés Frédéric Gauzieux technicien territorial de la Mairie, dirigeait le PC de crise installé dans la salle du Conseil Municipal. Le Lieutenant Philippe Miramond, notre tout nouveau chef du Centre de Secours, et son homologue de la structure de Leucate étaient là en tant qu’observateurs et conseillers.
Le scénario débutait lundi…
C’est la préfecture qui orchestrait le scénario et donnait au fil des heures les ordres et directives en fonction de l’évolution de cette situation fictive. Ainsi donc, dès lundi soir, alerte de Météo France et premiers constats d’une montée alarmante du niveau de l’Aude. A Trèbes, la première étape en de telles circonstances consiste en la pré-alerte de la population située en zone critique ( voir plan dans nos images) . Les membres de la Police Municipale ont alors en charge un porte à porte pour informer d’une possible décision d’évacuation.
Mardi, nous avons suivi les opérations de la matinée …
Au PC de crise, les dispositions en cas d’alerte météo exceptionnelle mobilisent tous les acteurs susceptibles d’intervenir et d’agir… services municipaux, police municipale, réserve civile, responsables des structures …
Toujours dans le scénario, en début de matinée… tous les protagonistes sont en alerte et attendent les décisions de la Préfecture
Ainsi mardi, peu après 9h : Appel de la Préfecture qui ordonne l’évacuation de la population des zones critiques … branle-bas de combat … il faut agir rapidement! Le téléphone chauffe et l’ordre arrive dans les structures !
Simultanément les dirigeants des écoles concernées, crèche, maison de retraite … mettent tout en œuvre pour un repli et une mise en sécurité de leurs protégés dans des lieux prédéterminés. Françoise Belmonte élue en charge des écoles contribue à la coordination des évacuations.
Dans les pré-dispositions définies chaque établissement a son point de repli : au Centre ville la maternelle doit se réfugier au 1er étage de l’OMSL, l’école élémentaire va au DOJO, les bébés de la crèche sont mis à l’abri dans le centre d’hébergement à l’étage de l’OMSL, la Maison de Retraite migre vers le CCAS aux Floralies. Sur l’autre rive de l’Aude, la Salle Paul Riquet est le refuge des écoles maternelle et élémentaire de l’Aiguille.
L’évacuation étant largement anticipée, dans un premier temps les directions des écoles appellent les parents qui doivent venir récupérer leurs enfants et au final ce sont les gamins de ceux qui n’ont pu être joints qui sont dirigés vers Riquet. Nous avons suivi le début de cette opération avec les élèves de l’élémentaire de l’Aiguille, puis nous avons trouvé Gisèle Vile à la maternelle, vissée à son téléphone pour cet appel aux familles… au terme de ce procédé seulement 12 bambins étaient à évacuer vers la salle Riquet.
A la Maison de Retraite le plan d’évacuation est plus délicat, mais bien structuré. En situation d’alerte ce sont les personnels domiciliés au Nord de Trèbes ainsi qu’à Rustiques et Laure, qui sont réquisitionnés. Il s’agit ensuite d’estimer le nombre de résidents devant être transportés par ambulance et ceux valides pour un transport plus conventionnel. Mardi, on en comptait 30 par ambulance et 20 par taxi ou véhicule. Tout est pensé et prêt : paquetages d’effets personnels, couvertures de survie, traitements médicamenteux… et le fourgon de l’établissement pour acheminer tout cela.
Chaque structure rend compte de l’évolution des opérations en temps réel au PC de crise, qui lui-même tient la Préfecture informée.
En parallèle de l’évacuation des structures, celle des habitants de la zone dangereuse, soit 1500 à 2000 personnes, est aussi organisée. Pré-alertés la veille donc, les populations des abords de l’Aude, bas du vieux village, secteur du chemin de la Chaussée et du prolongement de l’avenue Pierre Curie, sur l’autre rive chemin de La Roque, avenue Charles de Gaulle… sont informés par la Police Municipale qu’il faut rallier les points d’accueil. Le dispositif de mise en sécurité prévoit plusieurs lieux d’hébergement comme la chambre d’agriculture, le Bal à Aude, les hôtels…
La demande d’interventions de divers organismes, comme la Croix Rouge par exemple, pour la prise en charge des populations évacuées, repas etc… est aussi dans le prévisionnel des dispositions.
Le rôle essentiel de la Réserve Civile
Ces femmes et ces hommes qui se sont signalés volontaires pour ce type d’événement ont une importance considérable. Nous les avons croisés avec leurs gilets jaunes, notamment Isabelle et Gérard Pogni qui ont aidé aux opérations à l’école de l’Aiguille. D’autres missions leurs sont confiées comme l’accueil sur les sites de refuge ou encore la surveillance des barrières qui interdisent les accès à la zone sensible… Sachez que vous pouvez, vous aussi, vous porter volontaire pour des situations d’alerte et étoffer cet effectif qui ne compte aujourd’hui qu’une quinzaine de personnes, en vous enregistrant auprès de la commission sécurité de la municipalité.
Au fil des heures
Le scénario évolutif reposant sur la montée progressive du niveau de l’Aude, toujours initié par la préfecture, décidait de la suite des procédures enclenchées par le Poste de Commandement Trébéen. Des informations d’impondérables tombaient heure après heure et testaient ainsi la réactivité des responsables.
Mercredi matin
La situation fictive est revenue à la normale et venait l’heure du débriefing en préfecture pour rendre compte du déroulement de l’exercice. Les chiffres, les actions, les temps nécessaires chronométrés par les divers responsables … tous ces éléments riches en enseignements permettront de pointer les difficultés et d’améliorer les dispositions du plan local de sauvegarde.
Nos images de cette immersion passionnante dans ce dispositif salvateur
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