A quelques coudées de l’ouverture du « Pasteur » (mi juin) sur l’avenue éponyme, des natifs du village ont évoqué pour nous, les anecdotes qui les ont marqués à cette adresse. Pour eux, les 17 et 17bis de l’avenue Pasteur, c’était le café Sarret et son dancing. Tout un univers synonyme de fête et de convivialité qui est ancré dans les mémoires. Si les prénoms Emile, Irène leurs restent familiers, c’est surtout de « La Sarréto » ou la « mamé » comme ils la nommaient, qu’ils se souviennent. Ce sacré personnage qui décidait de l’acceptation où pas dans ce lieu où l’on dansait, séduisait, faisait la fête…
L’entrée de la salle dancing se faisait à l’époque par une porte tout au fond du café (l’actuel Café de l’Aude). Là, la Mamé ostensiblement installée avec sa chaise et son guéridon, obstruait le passage pour ne les laisser passer qu’un par un, après qu’ils se soient acquittés de leur dû : 20 centimes (de la première version des francs dans les années 50). La « Veuve Sarret » savait qu’ils cherchaient à « l’embrouiller » et ils le reconnaissent aujourd’hui en riant : « on lui faisait de tout, on la faisait périr ». Ils l’entendent encore, dans son « Quel âge tu as toi ? » tant de fois formulé.
Après avoir amadoué le « cerbère en jupon », ils pouvaient profiter de la musique des orchestres, différent chaque semaine, qui se produisaient sur la scène. Sur ce thème aussi les souvenirs affluent : José Marson, René Cadres, Pol Sud… toutes ces formations qui faisaient guincher la jeunesse. Coté dancing, pas de buvette, c’est au café à coté que l’on se désaltérait. Ils se rappellent aussi des garçons de café : Pierre Baillat, Valentin Querol … qui venait prêter main forte les jours de grande affluence.
Nos Trébéens de souche se souviennent aussi de la Fête du Village, pour la St Etienne en décembre. Avant la construction de la Salle des Fêtes au cœur du village (aujourd’hui démolie) c’est en ces murs que l’on se retrouvait à cette occasion. Les festivités s’articulaient autour du 26 décembre, jour de la St Etienne, patron de la ville. Durant 4 jours, la population qui comptait à l’époque de 1800 à 2000 âmes, augmentait considérablement tant ont recevait dans les familles, à cette occasion là. Les jeunes qui organisaient la fête, effectuaient avec les orchestres le « levant de table »… Les jeunes et les musiciens juchés sur des charettes, portaient la musique en porte à porte à l’heure du déjeuner, jusque dans les campagnes, pour recueillir l’obole donnée par la population pour contribuer au cout des festivités. Les propriétaires viticoles aidaient aussi au financement qui permettait jusqu’à 2 jours supplémentaires de fête.
Ces jours là, le Dancing Sarret n’était pas assez grand pour accueillir tous les festégaïres. « Les murs coulaient par la condensation, tant il y avait du monde, on dansait dans la rue ».
Les lotos étaient aussi des animations auxquelles se pressait la population, ils se déroulaient en alternance chez les Sarret et au Café Pouzinc ( lui aussi démoli).
Le café/dancing Sarret a très longtemps été une véritable institution, un lieu de rencontre et de vie incontournable. Plus tard après la construction de la salle des Fêtes (qui devenait aussi cinéma), il restait une étape qui s’imposait pour la jeunesse trébéenne qui le dimanche avait son rituel : cinéma / Pâtisserie Denat / « Café Sarret ».
A Alexandre Layani qui va très bientôt redonner vie à ce lieu, en ouvrant son « Bistro/Resto/Patio Le Pasteur », nous souhaitons une aussi belle réussite que celle qui a marqué « les années Sarret ».