Parmi nos portraits, nous avons consacré un sujet en 2004 au Trébéen Benjamin Munoz et à sa carrière dans le monde de la danse que vous pouvez relire après celui ci!
Le parcours professionnel de ce danseur de talent a connu ces deux dernières années un grand virage avec la création de sa troupe de ballet la B Compagnie. Mais avant d’en arriver à son actualité… flash-back sur ses précédentes étapes dans le monde de la danse…
Lors de notre portrait qui date d’il y a 7 ans, nous relations ses prestations du moment… sous la direction de Jérôme Savary dans le cadres des « Chorégies d’Orange » où il dansait « Carmen », puis une tournée avec Jacques Fabre pour « La Périchole », suivie des « Contes d’Hoffman » sous la direction musicale de Michel Plasson et mise en scène de Jérôme Savary avec le Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon.
Les années suivantes …
De 2006 à 2008, Benjamin a travaillé pour Gérard Louvin à Bobino, l’année d’après il séjourne à Liège pour le « Dance Music Hall Mama Mia » dans le cadre de l’Opéra Royal de Wallonie. En parallèle, on a pu le voir en télé dans la série « Danse » lors de quelques épisodes. En 2010, alors qu’à son tour, il enseignait son art au conservatoire de St Malo, il donnait naissance à une création pour le « Jeune Ballet Maloin ».
La B Compagnie
Cette dernière expérience sera pour Benjamin une étape marquante… la trentaine, un parcours qui lui a apporté la maturité le conduisent à la création de sa propre compagnie. Le projet a muri chez nous à Trèbes où il a fait une pause auprès de ses parents. Ainsi est née la B Compagnie dont le siège social est trébéen. Si le noyau de la troupe était facile à trouver dans son carnet d’adresse de danseurs de talent, il lui fallait trouver les murs qui accueilleraient le travail de la compagnie. Il aurait préféré les trouver en terre audoise, mais c’est finalement à Perpignan qu’il a pu trouver les opportunités de résidence. Aujourd’hui, c’est un homme heureux, qui crée et dirige dans un art qui est toute sa vie.
Son ballet » O Canta de Dança «
Toutes les conditions étaient alors réunies pour donner naissance à son premier ballet. Pour l’atmosphère de ses chorégraphies, il a choisi les chants du groupe portugais Madredeus. A la gravité du fado, Benjamin a voulu donner la grâce et la légèreté que permet la danse.
Notre Trébéen met en scène les femmes d’un village de pêcheurs portugais, qui prient pour que leurs maris reviennent sains et saufs. Cinq danseuses évoquent ces femmes, et les garçons de la troupe trouvent leur place à travers leurs rêves de retour de leurs époux. Même s’il a dansé dans sa carrière du classique, du contemporain, du cabaret … c’est son attachement au premier cité qui lui inspire les chorégraphies de ce ballet qu’il exprime dans le néo-classique.
Dans le Cadre du Festival de Carcassonne
Cette création, dont il a présenté un extrait dès mars dernier à Marignane, nous pourrons la découvrir le 11 juillet prochain dans le cadre du festival de Carcassonne au cours de « la nuit de la jeune chorégraphie « . Même si d’autres dates sont programmées ailleurs, celle-ci lui tient tout particulièrement à cœur. Nous ne manquerons pas de vous rappeler cette date, à ne pas manquer, pour applaudir le talent de notre Trébéen.
Ci dessous vous pouvez voir un extrait dansé par Clémence Chevillotte.
(2004) Parcours d’un grand Danseur
Benjamin Munoz fêtera très bientôt ses 25 ans avec déjà derrière lui un long parcours artistique. Un parcours jalonné de volonté de courage et de sacrifices. Dès la petite école, il décèle dans les chorégraphies des kermesses de fin d’année un moyen d’expression. A ses frères et ses parents, avec lesquels il résidait alors à Châtellerault ( dans la Vienne), il formule déjà le souhait d’entrer en école de danse. Mais le conservatoire situé trop loin représentait trop de difficultés d’organisation pour cette grande famille.
C’est seulement en 1989 en venant habiter Trèbes qu’il pourra réaliser son rêve à 9 ans en s’inscrivant aux cours d’Odile Pélizon. Après deux ans de classique et de jazz il intègre les cours de Carcassonne de cette même école. Là un travail plus intense lui est demandé. Vient ensuite un moment de doute et de découragement qui le mène à s’accorder un temps de réflexion.
Pour son retour vers cette discipline, il se dirige vers l’école d’Annie Brumas qui l’accepte consciente de ses prédispositions, après une démonstration de ses capacités. C’est à 12 ans et demi qu’il est enfin prêt pour une audition d’entrée au conservatoire d’Avignon. Une nouvelle vie démarre pour le jeune garçon. S’éloignant de sa famille il entre dans cette pépinière de talents dirigée par Nicole Pétrachi, d’où sont issus de grands noms d’étoiles de ballet.
Dans ce contexte où les élèves sont incités à se surpasser Benjamin va vivre une première année difficile. Ses aptitudes naturelles susciteront quelques jalousies qui ne l’empêcheront pas de décrocher la 2ème place de sa classe. Il mène de front ses études, ses cours de danse classique, jazz et contemporaine ainsi qu’une formation en solfège et histoire de la danse et de l’art.
Au cours de sa 2ème année au conservatoire, il effectue la progression de 3 années qui conduira ses professeurs à le propulser en dernière classe d’études. Son talent et sa persévérance vont également lui ouvrir la scène au sein du Ballet de la Cité des Papes et il consacrera ses week-ends à des représentations dans tout le Grand Sud. Un autre grand changement va bouleverser la vie de ce jeune danseur qui devra à seulement 14 ans habiter seul et se débrouiller comme un adulte. Devenu semi professionnel, ont lui confie des rôles permanents dans le ballet du conservatoire.
Deux ans plus tard, c’est pour l’Allemagne qu’il fait ses bagages et là c’est auprès de Christiane Hamel, la danseuse étoile des pays de l’Est, qu’il progresse encore.
Benjamin prépare ensuite le diplôme d’Etat EPSE danse (qui représente un bac +2)Avec en poche les UV théoriques il passe avec succès la partie technique composée de variations imposées. Pour cette partie sévèrement jugée, ils seront seulement 2 à être reçus et notre Trébéen se classe premier. En parallèle de cet examen le jeune homme apprend que la compagnie de l’Opéra de Toulon est à la recherche de danseurs. Benjamin n’attend pas la date d’audition et fait un forcing qui prouvera sa détermination et décroche le contrat. Par son talent il convainc Monique Androlétti, la danseuse étoile qui dirige cette compagnie. En dix jours il apprend trois ballets, dont un extrait de « Don Quichotte » et des créations néo-classiques. Il était alors le plus jeune danseur de cette compagnie. La prouesse était sans nul doute de passer professionnel avec un diplôme tout frais le lendemain de son examen.
Jusqu’en 2001 les ballets se succèdent comme « Thais » pour lequel au delà de la danse il interprète le rôle de Dieu, l’opérette « les saltimbanques », « Faust ». Benjamin fait ensuite une étape dans la capitale ou il suit des cours auprès de professionnel. Mais la vie parisienne ce n’est pas « son truc » et il revient au pays, où durant deux ans il enseigne à son tour d’une part dans le cadre d’Eva Ballet Spéctacle, de la MJC de Carcassonne et de l’association danse rythmique de Palaja.
C’est vers Avignon que Benjamin revient en 2003. A l’opéra d’Avignon il apprend en 15 jours « Chantons sous la pluie » qui demande la performance d’un chanteur/comédien/danseur. D’autre part, il adopte une nouvelle famille, celle du Cabaret le Rouge Gorge. Dans ce contexte que l’on peut décrire comme un bel amalgame du Crazy, du Lido et du Moulin Rouge Jacques Fabre le prend sous son aile. Jacques Fabre qui septuagénaire est toujours sur scène, a été directeur du Capitole et de l’Opéra d’Avignon. Il s’est même vu décerné en 1975 le titre de Meilleur Chorégraphe du Siècle. Dans le cadre de la revue de ce cabaret, à ses talents de danseur s’ajoutent ceux de chanteur et comédien.
Ainsi donc depuis deux ans Benjamin mène de front deux « carrières » . Avec l’opéra d’Avignon se sont succédés les ballets comme la « Suite Assassine ». Avec la compagnie «La Horde» c’est en soliste qu’il exécute «Exit Deus». Durant l’été 2004 sous la direction de Jérôme Savary dans le cadres des «Chorégies d’Orange» il danse «Carmen». On a d’ailleurs pu le voir en direct sur France 2. Les mois se succèdent et ne se ressemblent pas puisqu’en décembre de cette année là, c’est une tournée avec Jacques Fabre pour «La Périchole» qui le monopolise.
Bourreau de travail Benjamin est le plus souvent sur scène du lundi au dimanche non stop. Cette année encore , la revue du Rouge Gorge , «Les Contes d’Hoffman» sous la direction musicale de Michel Plasson et mise en scène de Jérôme Savary avec Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon, pour les Chorégies d’Orange.
Belle réussite et beau pied de nez à tous ceux qui n’ont pas cru en lui. Belle revanche aux sarcasmes et railleries qu’il a subis lors de son adolescence dans le choix de cette exigeante discipline. Bravo Benjamin !!