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Le journaliste Laurent Coste, la photographe Nathalie Amen Vals, tous deux de l’Indépendant ont couvert de A à Z l’exercice inondation qui a eu lieu récemment au collège
😉 et nous , nous les avons suivis pour vous !
Voici ci dessous le rédactionnel de Laurent Coste
SÉCURITÉ. Branle-bas de combat hier matin au collège Gaston-Bonheur de Trèbes. Comme dans 96 établissements du Languedoc-Roussillon, l’alarme a retenti à 10 h 39. Cet exercice avait pour objectif de tester les procédures.
Gros épisodes cévenols hier sur le Languedoc-Roussillon. Même Trèbes a été frappée par des pluies diluviennes. Au point qu’une alerte météo a été lancée. Cet établissement scolaire a dû activer dans la matinée son plan particulier de mise en sûreté (PPMS). Bien sûr, il ne s’agissait que d’un exercice. Cette opération était organisée par l‘académie de Montpellier dans 96 établissements, dont 11 dans l’Aude. Ce n’est que la veille que quelques instructions et directives ont été laissées aux chefs d’établissement pour cet exercice baptisé « Aiguat ».
■ Dix minutes pour compter élèves et adultes
A 9 h, hier, première réunion de crise avec le principal Dominique Ejarque, son adjoint François Guegaden ainsi que des responsables de la vie scolaire, de l’accueil… 9 h 35, premier coup de fil de la direction académique : les élèves et les adultes présents dans l’établissement doivent être comptabilisés. Le principal part arpenter toutes les salles pour compter les majeurs. « C’est juste une vérification », précise-t-il en ouvrant chaque porte. Son adjoint est, quant à lui, allé chercher le nombre des élèves présents, remonté informatiquement. « Nous ne disposons que de dix minutes », prévient le chef d’établissement. Dehors, le niveau de l’eau monte (fictivement). Le principal s’inquiète. L’alerte tarde à être lancée selon lui. Et il prend l’initiative de faire retentir l’alarme pour que tous les occupants de l’établissement se mettent à l‘abri. 10 h 39 : la sirène retentit. Ce n’est pas le bon signal mais les professeurs et les élèves comprennent l’alerte.■ Confinés dans les étages En moins de trois minutes, tout le monde a gagné les étages alors que le SMS d’alerte des autorités arrive enfin. Les salles ont été confinées : fenêtres et volets ont été fermés. Les téléphones portables ont été éteints. Les parents ont, quant à eux, été avertis par SMS : il leur est interdit de venir récupérer leurs enfants pour des raisons de sécurité. Dans la salle des professeurs, une radio (sur pile car l’électricité ne fonctionne plus) permet d’écouter les informations et instructions. Vers 11 h 30, fin de l’alerte. Les élèves peuvent regagner leurs classes. La période de confinement a été mise à profit par les enseignants pour rappeler aux élèves comment se mettre en sécurité en cas d’inondation. En début d’après-midi, une réunion était prévue dans cet établissement pour un débriefing afin de pointer les manquements. Le problème de la sirène devait être un des premiers points évoqués pour éviter que cet incident ne se reproduise le jour d’une vraie alerte.
Quelques règles à suivre
● Les téléphones portables éteints. Confinés, les élèves ont été invités à éteindre leurs téléphones portables, comme cela doit d’ailleurs être le cas pendant les cours. Cette règle a pour objectif de ne pas encombrer les réseaux de communication, réservés alors aux secours, précise Yves Tarbouriech, coordinateur académique pour les risques majeurs au rectorat. Autre volonté : la maîtrise du circuit de l’information afin d’éviter la circulation de fausses rumeurs (et donc le risque de crise de panique) sur les réseaux sociaux.
● L’accès au collège interdit. Dès le déclenchement de l’alerte, l’accès au collège de Trèbes (comme dans les autres établissements qui ont enclenché un plan particulier de mise en sécurité) est interdit. Les parents sont d’ailleurs informés par SMS de cette procédure. « Nous voulons ainsi éviter de mettre des parents en danger sur la route », explique Yves Tarbouriech, rappelant que de tels drames sont déjà arrivés dans la région de Marseille pendant une alerte inondation. « Les enfants sont mis en sécurité pendant toute l’alerte », assure Yves Tarbouriech. Cette interdiction a aussi pour objectif de faciliter l’accès des secours dans l’établissement concerné.
● Cellules de crise. Des cellules de crise avaient été activées au sein du rectorat et de la direction académique ainsi que le centre opérationnel départemental en préfecture
« Inculquer une culture de prévention »
L’organisation d’un tel exercice au collège de Trèbes a surpris au sein du personnel. Cet établissement ne se trouve pas en zone inondable. Pour autant, un tel exercice sur ce site était pertinent selon la direction et le rectorat. Cette opération avait pour premier objectif « d’inculquer une culture de prévention », aux élèves et au personnel, insiste Dominique Ejarque, le principal. Ces gestes pourront en effet être reproduits par les collégiens ou enseignants s’ils gagnent un autre établissement, en zone inondable, dans les prochaines années. Mais aussi à leur domicile, car les principes de mise en sécurité sont les mêmes en cas de risque d’inondation : gagner les étages ou le toit, confiner la pièce…
■ Trois exercices
L’organisation d’un tel exercice a aussi permis de repérer quelques failles ; lesquelles pourront être réparées pour le traitement d’autres risques : inondations, sismiques, intrusions… Pendant cette année scolaire, Gaston-Bonheur avait déjà organisé un premier exercice incendie. Bientôt, une simulation d’intrusion sera programmée. Comme chaque établissement de l’académie, le collège de Trèbes a l’obligation d’organiser trois exercices par an. Hier matin, la rapidité de l’évacuation des élèves a démontré l’intérêt de la multiplication de ce type d’exercices. « Inculquer une culture de prévention »Éléments perturbateurs Pour « perturber » l’exercice, les organisateurs avaient prévu quelques imprévus qui peuvent arriver lors d’une véritable alerte. Pour le coup, il s’agissait du coup de fil d’une équipe de BFM TV qui voulait gagner l’établissement pour un reportage alors que ce collège se trouvait cerné par les eaux. Le principal a invité ce journaliste (fictif) à rappeler après la fin de l’alerte pour faire le point.
Le projet « Aiguat »
Le projet « Aiguat » a été lancé suite au souhait du ministère de l’Écologie de sensibiliser les populations de l’Arc méditerranéen sur les risques cévenols. Ce projet s’étale sur deux ans. « Nous sommes à mi-parcours », souligne Yves Tarbouriech, coordinateur académique pour les risques majeurs au rectorat. Au-delà de l’organisation d’un exercice comme celui d’hier, le projet « Aiguat » prévoit une campagne de sensibilisation à la prévention des risques liés aux épisodes pluvio-orageux auprès notamment des élèves de 5e. Tous les collèges ont été sollicités pour cet exercice selon Yves Tarbouriech, mais la participation était basée sur le volontariat. « Dans une seconde phase, nous serons plus persuasifs pour que l’ensemble des établissements participe », prévient le coordinateur du rectorat et exercice était initialement prévu le 13 octobre dernier mais en raison d’une réelle alerte météo, il avait été reporté pour ne pas créer de confusion entre exercices et mesures prises par les préfectures.