L ’annonce du départ imminent des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul s’est propagée comme une traînée de poudre suscitant un profond émoi et une douloureuse tristesse au sein de la paroisse (qui regroupe 28 communes dont Trèbes). Cette perte est vécue comme terrible, « on nous enlève une partie de Trèbes, tout le monde les aime nos sœurs. » Sœurs Mireille, Jeanne-Françoise, Solange et Marie-Bernard (récemment décédée) auront été, pour beaucoup, un phare rassurant.
■ Des visages réconfortants
Outre la multitude de services qu’elles apportaient à la population en donnant de leur personne sans compter, ces chères religieuses auront été aussi ces visages réconfortants vers lesquels, paroissiens et habitants, pouvaient se tourner. La pastorale, la catéchèse, l’aumônerie des jeunes, l’accompagnement des familles dans le deuil, les personnes malades… perdent ce ciment si essentiel de la paroisse. C’est un réel manque que leur départ va engendrer et les Trébéens étaient prêts à une vaine mobilisation pour les garder. La décision de la Provinciale, structure régionale de leur communauté, est irrévocable et laisse tous ceux qui les côtoient dans la désolation. Seule Jeanne-Françoise sera en partie présente jusqu’à l’été, il lui est permis de finir l’année pastorale auprès des jeunes de l’aumônerie pour lesquels elle se dévoue.
Début des années soixante, leur venue à Trèbes repose sur la volonté du comte Garnier des Garets et de l’abbé Gleizes qui se sont rendus à Marseille pour demander avec insistance l’installation de ces religieuses sur la ville. Les Trébéens se souviennent des toutes premières, sœur Gabrielle et sœur Madeleine, comme de membres de leur famille. Tout un chapitre qu’elles auront profondément gravé dans la vie des Trébéens s’achève mais ils ne les oublieront pas et profitent de ces dernières semaines pour le leur dire.
18/12