Septembre 2012 Les « Souvenirs Foot » de René Jeantet
A 86 ans, René Jeantet a toujours la mémoire vive et ses souvenirs de jeunesse lui font chaud au cœur, il a évoqué pour nous, ceux liés au foot de la première moitié du siècle dernier…
« A l’époque je courrais comme un lapin. C’est loin tout ça ! Si on pouvait y revenir! » Ce Trébéen qui dans son équipe tenait la le poste de ½ aile ou arrière se souvient de tout ce qui faisait le foot à Trèbes. « Je travaillais pour l’entreprise de Georges Rouquet et c’est en 1941 que j’ai participé à la création du terrain qui se situait au bord du Canal à l’endroit où aujourd’hui il y a le terrain de pétanque et la maison de retraite. C’était une vigne et il n’y avait pas de tractopelle, c’est à la pioche et à la pelle que nous l’avons aplani. Durant la saison des moissons le stade servait à entreposer les meules – et c’était à celui qui ferait la plus jolie – en attendant le dépiquage. Il restait par la suite des brins de cette fibre végétale qui le rendait glissant par temps de pluie lors des matches de la saison suivante et il n’y avait pas de gazon. Pendant la guerre, les Allemands qui habitaient derrière l’école du centre ville nous ont creusé une tranchée de 2 mètres au milieu du terrain, il a donc fallu par la suite reprendre pelles et pioches pour pouvoir rejouer. »
René se souvient aussi des hommes…
« C’est le pauvre Mélendes qui était président de ce qui s’appelait alors l’UST Foot, de la touche il vivait lui aussi le match. L’un de nos meilleurs joueurs était Antoine Rodriguez, il tenait bien sa place face au équipes les plus rudes comme celles de Salsigne et Axat. J’ai le souvenir de quelques blessures. A l’époque il n’y avait pas autant de sports que maintenant, et tout le village venait nous encourager. »
Il lui revient en mémoire les détails de leur équipement et les conditions dans lesquelles il jouait à l’époque… « Lorsque nous faisions des rencontres pas trop loin, nous y allions en vélo, et il n’y avait pas besoin d’échauffement d’avant match. Il fallait se laver les maillots, quant aux crampons on devait les clouer et bien souvent à mi-partie, il en manquait un ou deux. Les ballons étaient faits de cuir avec une vessie à l’intérieur et fermé avec un lacet. Quand il pleuvait il se gorgeait d’eau et pesait le double. En tout cas nous étions des acharnés et bien évidemment il y avait de temps en temps des bagarres, mais nous jouions dans une esprit de vraie camaraderie. »
Paul a chez lui en bonne place, cette photo de l’équipe vétéran des années 60 qui lui rappelle tant de souvenirs. »
Bien sur, nombre d’entr’eux nous ont quittés, mais vous croisez ici et là quelques autres qui auront surement grand plaisir à vous parler du ballon rond de ce temps là.