- Sébastien Escande, au milieu des plants. INDEPENDANT / BOYER CLAUDE
Sinistré lors des inondations, le pépiniériste se relève grâce à la Fondation de France
Sébastien Escande a profité d’une aide financière pour réaménager sa pépinière balayée par les inondations du 15 octobre 2018.
La reprise de l’activité avait été préparée en douceur. Après sept ans comme salarié, Sébastien Escande devait reprendre à Trèbes la pépinière de son patron, Norbert Laffont, au 1er janvier 2019. Les inondations du 15 octobre 2018 ont bouleversé la transmission. Deux vagues ont en effet ravagé les 2,5 ha de cette exploitation, emportant toutes les installations, des plantations aux serres.
Cette catastrophe n’a pas altéré la détermination du repreneur, déterminé coûte que coûte, à reprendre le flambeau. Sébastien Escande a pu profiter pour cela d’une aide substantielle de la Fondation de France, à savoir 5 000 €. « Cette somme m’a permis de racheter du matériel d’arrosage, des revêtements géotextiles, du grillage, des boutures, et j’ai pu louer une minipelle », énumère Sébastien Escande. Ce dernier liste aussi la longue chaîne de solidarité dont il a profité, avec des amis et des clients à pied d’œuvre au lendemain des inondations pour nettoyer le site, ainsi que le don par un club-service d’un fourgon d’occasion.
Soutien moral
L’aide de la Fondation a été particulièrement bienvenue car les dossiers « n’étaient pas lourds administrativement à remplir », souligne Olivier Loziat, animateur de la Confédération paysanne de l’Aude. C’est la Maison paysanne et la chambre d’agriculture de l’Aude qui ont été chargées de repérer les agriculteurs à aider. Le volet humain a été privilégié. Comme le souligne Karine Meaux, responsable des urgences pour la Fondation, un suivi a été opéré auprès des bénéficiaires « avec un soutien moral ».
Après les inondations, Sébastien Escande doit pour l’heure faire les frais d’autres aléas. Sinistrés comme lui, des jardiniers amateurs de Trèbes n’ont pas réinvesti leur parcelle, cette saison, en raison de la présence d’arsenic, charrié dans la vallée de l’Orbiel. « On a perdu la moitié de notre chiffre pour la vente de plants potagers », souligne le pépiniériste.
Il n’est pas le seul à avoir profité de l’aide de la Fondation de France. Pierre Loudwicg, maraîcher à Trèbes, a lui aussi bénéficié d’un chèque de 5 000 €. « Après les inondations, il ne me restait plus que mes deux bras. J’ai pu racheter du matériel, des plants et du terreau« , confie-t-il. Ce dernier a particulièrement apprécié le fait d’avoir été contacté pour profiter de ce dispositif : « Je n’étais pas au courant. Je n’avais même pas appelé la chambre d’agriculture », avoue ce professionnel. « Il y a ceux qui nous ont appelés spontanément, et ceux que nous sommes allés chercher », explique une représentante de la chambre d’agriculture. « Pour moi, ça m’a sauvé la vie », confesse Pierre Loudwicg.
Laurent Costes