Retracer les 45 ans de la vie professionnelle de Gérard Bordel, c’est aussi feuilleter avec lui l’histoire de la maison Razous…
Non loin d’un demi siècle dans la même boite, peu de salariés peuvent s’enorgueillir d’un tel haut fait. Lorsque Michel Razous lui signe en 1968 son contrat d’apprentissage, il va très vite devenir (et le restera) un père de substitution pour l’ado qui a perdu son papa. En ce temps là, l’enseigne Razous vient de quitter la Route du Cabardès et s’est installée au 2 Route de Narbonne ( sur l’emplacement actuel d’Acti-Froid) . L’activité principale se résume alors à l’électricité auto… pour la mécanique qui ne viendra s’ajouter aux prestations que plus tard, Gérard suit la formation appropriée. Ils ne sont que tous les deux à se pencher sur les moteurs et Monique l’épouse de Michel assure le secrétariat. A l’équipe s’ajoutent ensuite Denis Estrade ( Bony) spécialisé en carrosserie et Alain Robert en mécanique.
Gérard à droite de l’image
Gérard a connu toutes les évolutions du garage: l’arrivée du logo de la marque au lion en 1976 , la création de la structure au rond point de l’Europe en 1984… A son tour, il a contribué à la formation des apprentis et a vu se succéder de nouveaux ados tous les deux ans. C’est ainsi qu’en novembre 2003, il a vu arriver Gregory Seillier qui prendra le relais très bientôt aux responsabilités de chef d’atelier.
L’implication dans l’affaire de Philippe, le fils de Michel qu’il a vu naître, et sa succession à la tête de l’entreprise en 1997, n’ont été pour lui qu’une suite logique. L’équipe s’étoffe et avec toute la confiance du nouveau patron, il supervise le travail de 6 employés.
En 45 ans ( au 1er aout ), Gérard a suivi de près l’évolution de l’automobile: le passage de l’allumage traditionnel à l’électronique , de la carburation à l’injection électronique… avec une remise en question permanente et des formations tous les ans chez Bosh et chez Peugeot.
Avec Michel, même si comme dans un vieux couple il y avait parfois des coups de gueule, la complicité était là. Gérard n’a pas cédé aux opportunités de bosser ailleurs qui se sont présentées » quand on est bien quelque part... » . Il a également vite dépassé son délire d’un moment de tout plaquer et devenir jardinier. Michel et Philippe sont unanimes pour saluer son profond professionnalisme, sa vaillance, et ses qualités de gestion d’équipe.
Les anecdotes ne manquent pas et il repense avec amusement, à cette fois là où il a « sauvé » le chanteur Carlos qui, alors qu’il pleuvait abondamment, ne parvenait pas à refermer la capote de sa voiture.
C’est donc Grégory, qu’il a formé, qui va lui succéder. Gérard s’en ira dans quelques semaines avec un pincement au cœur certes, mais serein quant à la relève. Il recevra la médaille du travail , mais il a déjà celle du cœur que lui décerne la famille Razous !